Les mesures de mortalité et de morbidité suivent en
escalier le statut socioéconomique dans la population.
« Les données des pays industrialisés montrent
que les pays qui investissent beaucoup dans les
soins de santé N’ont PAS une meilleure
espérance de vie… »
Serait-on en présence d’une manifestation de la
« loi des rendements décroissants » (cf. Renaud et Bouchard) ?
Chaque nouveau dollar investi rapporte moins en résultats que
les dollars préalablement investis (à partir d’un certain seuil).
« Les populations les plus en santé
sont celles qui se trouvent dans les
sociétés prospères où la richesse
est répartie de façon équitable. »
Résultats des études longitudinales (plus de 30 ans) :
les personnes occupant les emplois les moins qualifiés
(manœuvres, portiers, etc.) avaient un taux de mortalité 3 fois
plus élevé que pour les personnes occupant les postes les plus
élevés (gestionnaires). Cette corrélation a été constamment
confirmée.
=> Le risque relatif de mortalité suivait en escalier la position dans la
hiérarchie de travail…
« Le taux de mortalité imputable aux facteurs de risque connus
(tabagisme, cholestérol, tension artérielle) est moins
important que celui attribuable à «quelque chose»
d’inexpliqué dans l’environnement social, économique et
culturel des gens. »
« Chez les personnes plus élevées dans la hiérarchie
de l’entreprise, il y avait augmentation de la
pression sanguine en arrivant au travail mais au
retour à la maison, la pression avait davantage
tendance à chuter que chez ceux qui se situent plus
bas dans la hiérarchie sociale. »
Les périodes PROLONGÉES de
stress rendent les systèmes
cardiovasculaire et immunitaire
vulnérables à plusieurs problèmes
de santé, tels les infections, le
diabète, l’hypertension, les
cardiopathies, les AVC, la
dépression et l’agressivité.
le système endocrinien des babouins
dominants retourne plus rapidement à la
normale que celui des babouins dominés.
Un faible niveau d’autonomie dans son travail est
fortement associé à un risque élevé de douleurs
lombaires, d’arrêts de maladie et de maladies
cardiovasculaires.
(voir l’encadré du texte de Renaud & Bouchard qui porte sur
l’autonomie de travail des infirmières)
le milieu de vie à la naissance ET la scolarité…
1) + scolarité => emploi mieux rémunéré, plus de sécurité
et plus de stabilité
2) + connaissances et aptitudes
=> meilleur accès à l’information,
=> meilleur esprit critique,
=> meilleur sentiment de contrôle sur sa vie.
Le soutien social permet éventuellement
- d’améliorer l’estime de soi
- d’améliorer les conditions de vie
- d’améliorer le contrôle sur sa vie
Donc le soutien social permet de diminuer les stress
qui perdurent dans le temps et les effets nocifs qui
lui sont associés.
les conditions de vie (insalubrité du logement,
chômage, mauvaises habitudes de vie, etc.) dans
lesquelles évoluent les personnes défavorisées
détériorent leur santé et les rendent plus
vulnérables aux maladies.
Les normes véhiculées par le discours de santé publique
sont différentes des normes et valeurs de certains groupes
sociaux;
il y a des différences importantes entre les groupes sociaux
en ce qui a trait aux conceptions et attitudes à l’égard
du corps, de la maladie et de la santé.
Pratique d’activités physiques
Amélioration
de la condition physique
Prévention des maladies /
Amélioration de la santé
Notamment par…
l’espérance de vie
le taux de mortalité
le taux de morbidité
Femmes : 84,1 ans
Hommes : 80,5 ans
Professionnels (masc) : 82,4 ans
Ouvriers (masc) : 78,2 ans
« Les déterminants sociaux
de la santé sont les
CIRCONSTANCES dans
lesquelles les individus
naissent, grandissent, vivent,
travaillent et vieillissent ainsi
que les systèmes mis en place
pour faire face à la maladie. »
OMS, 2009
1. Parce que leur impact sur le bilan de santé de la
population est très important
2. Parce qu’ils causent des iniquités en santé
(inégalités sociales de santé)
3. Parce que nous pouvons agir sur ces
déterminants
1. Ce NE sont PAS les facteurs génétiques, mais les facteurs
SOCIOÉCONOMIQUES… qui ont contribué à l’AUGMENTATION de l’espérance de vie;
et qui peuvent EXPLIQUER l’accroissement ou la diminution des
ÉCARTS de santé entre les groupes sociaux.
2. les déterminants génétiques agissent davantage au niveau
individuel qu’au niveau populationnel;
3. les CAUSES de la morbidité des populations sont davantage liées
aux MILIEUX DE VIE qu’aux modifications génétiques;
Définition
Les inégalités sociales de santé font référence à des écartsde
santé entre des groupes sociaux,
écarts qui sont associés à des avantages ou à des désavantages
sociaux (p. ex. revenu, niveau de scolarité, genre).
Par exemple:
« Le taux de diabète chez les résidents des quartiers où le revenu
moyen est le plus bas est considérablement plus élevé que dans le
reste de la ville. Ceci représente une inégalité sociale de santé. »
Réduisant les inégalités de revenu entre les groupes sociaux
Améliorant l’accès à l’éducation pour tous
Améliorant la qualité des milieux de vie pour tous
Facilitant la pratique d’APS dans tous les milieux de vie et
tout au long de la vie et l’accès à des aliments sains
Etc.
Les conditions socioéconomiques
Le travail
Le chômage
La petite enfance
Le stress
Le soutien social
L’exclusion sociale
Les dépendances
L’alimentation
Les transports
Niveau de revenu et situation sociale
Emploi et conditions de travail
Développement sain durant l’enfance
Réseaux de soutien social
Niveau d’instruction Services de santé
Environnement physique Habitudes de vie
Genre
Culture
Race et racisme
Dans chaque société, l’espérance de vie est plus courte et la
plupart des maladies sont plus fréquentes au BAS de
l’échelle sociale (statut socioéconomique)
Le lien entre l’état de santé et le statut socioéconomique
traverse toute la population
Gradient social de santé
Le gradient social de santé est la variation progressive de
l’état de santé en fonction du statut socioéconomique (SES)
Il y a une relation étroite entre le SES et l’état de santé :
=> plus le SES est élevé, plus la santé est bonne, et
plus il est faible, plus la santé est mauvaise
Le gradient social est le résultat de facteurs matérielset psychosociaux qui découlent des DSS
Environnement de la petite enfance
Scolarité
Conditions de travail
Chômage
Stress
Une croissance insuffisante ou une
carence affective pendant la petite
enfance augmentent le risqued’une
santé physique déficiente et réduit
les capacités physiques,
intellectuelles et affectives au cours
de la vie adulte
1) + scolarité => emploi mieux rémunéré, plus de sécuritéet plus de stabilité
2) + connaissances et aptitudes
=> meilleur accès à l’information, => meilleur esprit critique, => meilleur sentiment de contrôle sur sa vie
En 2011, au Canada, les hommes âgés de 25 ans avec un
grade universitaire…
pouvaient s’attendre à vivre 7,8 années de plus que les
hommes du même âge qui n’avaient pas de diplôme
d’études secondaires
Chez les femmes âgées de 25 ans, les titulaires d’un grade
universitaire…
pouvaient s’attendre à vivre 6,7 ans de plus que les
femmes sans diplôme d’études secondaires.
Un taux de chômage élevé va de pair avec une incidence importante de
maladies et de décès prématurés.
L’anxiété suscitée par l’insécurité
professionnelle est également
nuisible à la santé.
Le simple fait d’avoir un emploi ne
suffit pas à protéger la santé physique
ou mentale : la qualité de l’emploi est également importante.
De manière générale, travailler
est bon pour la santé!
(permet de gagner de l’argent, donne un
sentiment d’appartenance et d’utilité,
favorise les contacts sociaux et possibilités
de croissance personnelle)
MAIS
Les personnes situées au bas de
l’échelle sociale en terme
d’emplois sont au moins 2 fois +
exposées au risque de maladies
graves ou de décès prématuréque ceux qui se trouvent près
du sommet
Un faible niveau
d’autonomie dans son
travail est fortement
associé à un risque élevé de douleurs lombaires,
d’arrêts de maladie et de
maladies
cardiovasculaires.
Les périodes PROLONGÉES de
stress rendent les systèmes
cardiovasculaire et immunitaire
vulnérables à plusieurs problèmes
de santé, tels les infections, le
diabète, l’hypertension, les
cardiopathies, les AVC, la
dépression et l’agressivité.
On pense généralement que ce
sont ceux qui ont le plus de
responsabilités en matière de prise
de décision qui ont la vie la plus
stressante.
En fait c’est le manque de contrôle
(manque d’autonomie) et de
prévisibilité sur notre travail qui
représente une source de stress.
Plus les gens vivent
longtemps dans des
conditions
économiques et
sociales stressantes, plus l’usure
physiologique est
grande et moins ils
ont de chances de
vivre une vieillesse en
bonne santé.
La "prévisibilité" = stabilité du travail
et l'absence de changements
inattendus.
« La mesure dans laquelle les gens sont maîtres de
leurs conditions de vie, en particulier des situations
génératrices de stress, et leur capacité d’agir exercent
une influence déterminante (…) Une situation où les
solutions sont limitées et le manque d’habiletés
d’adaptation face au stress accroissent la vulnérabilité
à toute une gamme de maladies par des voies qui
touchent les systèmes immunitaire et hormonal. »
Un soutien social et de bonnes relations
interpersonnelles ont des effets positifs sur la
santé
contribue à donner aux individus les ressources
affectives et pratiques dont ils ont besoin
donne le sentiment d’être reconnu, aimé et
apprécié
peut également favoriser l’adoption de
comportements plus sains.
« Les réseaux de soutien social (famille, amis, collectivité)
pourraient se révéler très importants pour …
- aider les gens à résoudre les problèmes et à faire face à
l’adversité
- nourrir le sentiment d’être maîtres ou d’avoir une influence sur
ses conditions de vie. »
- Le sentiment de bien-être qui en découle semble constituer un
coussin protecteur contre les problèmes de santé
Effet protecteur du soutien social :
Le soutien social permet éventuellement
- d’améliorer l’estime de soi
- d’améliorer les conditions de vie
- d’améliorer le contrôle sur sa vie
Donc le soutien social permet de diminuer les stress qui
perdurent dans le temps et les effets nocifs qui lui sont
associés
Plus un pays redistribue équitablement sa richesseETinvestit dans l’éducation, plus le sentiment de contrôle
et l’estime de soi sont élevés chez ses citoyens et
meilleur est leur état de santé.
« Les populations les plus en santé sont celles qui se
trouvent dans les sociétés prospères où la richesse est
répartie de façon équitable. »
« Des écarts importants de revenu contribuent à l’accroissement
de la criminalité et de la violence, à la détérioration des systèmes
de santé et d’éducation et à l’existence d’autres problèmes
sociaux. »
Les travailleurs peu spécialisés…
« Si la politique des pouvoirs publics ne tient pas compte des
DSS, elle néglige non seulement les déterminants les plus
décisifs de la santé, mais aussi l’un des principaux problèmes
de justice sociale auxquels doit faire face notre société »Appel à des actions sur les DSS
Exemples d’actions?
Investissements dans l’environnement social: garderies, programmes
d’enrichissement préscolaire pour les enfants de milieux défavorisés,
programmes de valorisation de l’école, programmes pour favoriser bien-être
en milieu de travail …
L’individualisation
La notion de SHV porte à croire que les comportements résultent
uniquement de choix individuels et ne sont pas influencés par les
conditions de vie.
La moralisation de la santé (santéisme)
Les habitudes de vie deviennent un élément de la «morale»;
avoir de SHV devient un «devoir social», une « obligation ».
La culpabilisation des individus malades
La notion SHV porte à croire que, si la personne est malade, elle
est responsable de sa maladie (victim blaming).
1) représentent, pour certains individus, une façon de réagir
aux difficultés de la vie.
2) correspondent, pour certains individus, aux normes (normes
constitutives) de leur groupe social d’appartenance.
3) résultent d’interactions complexes entre des facteurs
sociaux, économiques et culturels.
« Si toute la population adoptait de bonnes habitudes de vie(particulièrement en ce qui a trait à l’alimentation, au tabac et à
l’alcool), …
l’espérance de vie serait certes allongée,
MAIS l’écart dans l’état de santé entre les diverses classes sociales
persisterait.»
(Renaud & Bouchard, p. 20)
C’est donc dire que la bonne santé N’est PAS SEULEMENTune
affaire d’habitudes de vie…