L’image corporelle est la représentation
qu’on se fait de son corps; elle est spécifique à chaque
individu et non partagée par un groupe d’individus.
L’image corporelle n’oriente pas les choix quant à la façon
d’entretenir son corps.
Le rapport au corps
Oriente les choix quant à la façon d’utiliser son corps,
de le traiter, de l’entretenir, etc.
Il résulte d’une socialisation liée à des conditions
d’existence particulières
il est partagé par les membres de groupes sociaux qui
vivent dans des conditions d’existence similaires
« Instrumental »
« Hygiénique »
« Esthétique »
« Performatif »
« Réflexif »
« Écologique »
Le corps est perçu, vécu, comme un outil qui doit
être efficace et fonctionnel;
Le travail corporel est le gagne-pain; axé sur la
tâche;
On a une plus grande tolérance aux blessures
parce qu’on n’a pas le choix de continuer.
C’est la santé du corps qui est priorisée; on n’abuse
pas de son corps;
On suit rigoureusement les recommandations
(normes régulatrices) des professionnels de la
santé;
La prévention des
blessures et des
maladies est plus
importante que la
performance,
l'esthétique ou le
plaisir.
L’apparence du corps est plus importante que la
santé, que la performance, ou que sa capacité
de travail physique;
On est prêt à « souffrir » pour
correspondre à un idéal
esthétique que l’on vise à
atteindre.
Le corps est vécu comme une
« machine » dont on peut toujours améliorer la
performance;
On cherche constamment à améliorer sa performance, à
aller au bout de ses limites (…ou les trouver) ou à tenter
d’être meilleur que les autres;
La performance est valorisée aux dépens de la santé ou
de l'esthétique.
L’« harmonie » de l’âme et du
corps a plus d’importance que
la performance, ou
l’esthétique;
On est à l’écoute des
sensations du corps et on fait
un lien avec ses états
psychologiques;
On vise la conscience de soi
par le mouvement.
Le contact avec la
« nature » est valorisé
davantage que l’esthétique ou la
performance à tout prix;
La bonne condition physique est
recherchée dans la mesure où
elle permet de découvrir la
nature, de vivre « avec » elle;
On privilégie ce qui est
« naturel » y compris dans
l’alimentation et autres produits
de consommation.
L’identité masculine
La sensibilité différentielle
Le biais optimiste
Le radicalisme
comportemental
Les blocages relationnels
sélectifs
- L’identité masculine stéréotypée renvoie à la
valorisation
de la force,
de la réussite individuelle,
de l’indépendance personnelle et
du contrôle sur soi et son environnement;
- Les hommes, dépendamment de leur
socialisation, auraient + ou – tendance à se
conformer à cette identité masculine
stéréotypée.
- L’identification à la masculinité stéréotypée
inciterait les hommes à :
nier/ne pas reconnaître leur
vulnérabilité,
ne pas consulter ou demander
de l’aide pour des problèmes
de santé,
vouloir montrer de façon
ostentatoire le
pouvoir/contrôle qu’ils
exercent sur eux-mêmes et sur
leur environnement.
Les seuils de sensibilité à soi et à la douleur
seraient plus élevés chez les hommes que chez
les femmes
=> leur résistance aux signaux d’alarme du corps
serait plus élevée.
« À cause de leur rapport différent avec leur
corps, de manière générale, les hommes et les
femmes ne répondraient pas de la même façon
à la maladie et à la douleur. »
Les hommes auraient tendance à
percevoir les événements comme
étant sous leur contrôle personnel
alors qu’ils ne le sont pas vraiment
dans la réalité;
ils NE se perçoivent PAS comme
vulnérables à l’égard d’un risque
pour leur santé, donc ils prennent
plus de risques.
N. B. Ce biais optimiste serait plus répandu dans les
cultures où domine l’individualisme et moins répandu
dans celles où domine la solidarité.
Les hommes auraient tendance à agir de
façon plus radicale quand ils optent pour un
comportement ou pour un changement de
comportement
=> ex. : les diètes d’amaigrissement
ATTENTION : cela ne signifie pas qu’ils soient plus
efficaces… les études ont démontré que le taux succès
à long terme, suite à la prise de décision d’un
changement de comportement, est semblable pour les
hommes et les femmes.
Les hommes auraient tendance à percevoir…
la déclaration d’un problème de santé comme
une marque de faiblesse plutôt que de
compétence et
la consultation d’un professionnel de la santé
comme un abandon du contrôle sur soi-même
et/ou comme une intrusion dans l’intimité
personnelle;
=> Ces blocages favorisent peu leur capacité à
utiliser leurs relations sociales pour obtenir de
l’aide ou un soutien.
Valorisation de
l’individualisme
de l’indépendance,
de la compétitivité
du contrôle sur soi
et son environnement
Résistance aux
signaux d’alarme du corps,
biais optimiste,
radicalisme comportemental,
blocages relationnels
Consulte peu les
professionnels de
la santé,
comportements
radicaux, violents,
suicidaires, etc.
La socialisation des garçons, qui serait orientée
vers l’acquisition d’une culture conforme aux
stéréotypes masculins,
expliquerait en partie leurs comportements –
différents des femmes – au regard de la maladie et
de la santé…
et peut-être aussi, en partie, leur espérance de vie
moins élevée que celle des femmes…
Capital économique moins élevé que la
moyenne; ne peuvent planifier des dépenses
à très long terme
Scolarité en techniques
Contrôle relativement limité sur leur travail :
ils exécutent ce qu’on leur demande de faire
(peu d’autonomie)
Leur corps doit être fonctionnel; il est l’outil
déterminant de leur productivité au travail
Valorisent l’amitié, la solidarité sociale
Priorisent le fonctionnel plutôt que
l’esthétique
Valorisent les résultats rapides
Le plaisir est dans le jeu, l’action, la
compétition, le faire-valoir corporel
Pas très intéressés à faire de l’AP de façon régulière (3
fois/semaine ou quotidiennement)
Davantage attirés par des APS …
Énergiques (force, puissance)
Transposition dans le loisir du vécu au travail
Plus grande tolérance aux blessures ou à la violence
(corps = outil pour travailler)
Ludiques
Recherche de plaisirs immédiats
Importance d’un enjeu dans le jeu
(corps = outil pour jouer)
Préférences pour des …
activités faites sur une base spontanée
sports collectifs (acceptent davantage de
soumettre leur activité à une autorité et
apprécient le jeu en équipe)
activités offrant éventuellement une mobilité
sociale (débouchés professionnels) ou des
profits économiques
Capital économique faible; vivent au jour le
jour
Le plus souvent peu scolarisés
(décrocheurs)
Rejettent l’autorité et les normes sociales
dominantes
Valorisent la prise de risque, les sensations
fortes, l’adrénaline
La santé N’a PAS d’importance
…que dire de la prévention des maladies
chroniques…!
Rapport au corps…? Performatif ? Esthétique?
Sports extrêmes / à risque
Pratiques où ils peuvent gagner des prix
Capital économique élevé
Capital culturel moyen à supérieur
Habitués à diriger et NON à se faire dire
quoi faire
Contrôle relativement élevé sur leur travail
Priorisent les effets à long terme
Valorisent la prévention des risques
Choix et comportements basés sur
une analyse rationnelle et non la
spontanéité
Davantage individualiste
Suivent les normes régulatrices en
matière de santé
Ils sont davantage attirés par des APS :
Hygiéniques
Les APS sont des moyens pour avoir un
corps en santé
On accepte plus facilement une
satisfaction différée
Techniquement complexes
Les APS sont pratiquées pour découvrir
ses capacités ou pour développer une
maîtrise de complexités techniques
(capital culturel)
Préférences pour des …
pratiques obéissant davantage à des normes, à
une éthique corporelle
pratiques individuelles ou à deux (contrôle sur
ses activités)
pratiques offrant des profits sociaux (réseaux
d’affaires, capital social) qui seront convertis en
profits économiques
Homosocialité (groupes de même
sexe) très forte : les filles se
tiennent avec les filles
Existence de groupes/cliques se
distinguant par des
« styles » différents
Premières expériences d’autonomie
face aux parents
Pas encore de responsabilités très
importantes
Volonté de rupture avec le style de vie de la préadolescence
Désir de s’affirmer en tant qu’individu autonome
(« faire ce qu’elles veulent quand elles le veulent »)
Différenciation du rapport au corps selon le sexe
(esthétique versus performatif chez les garçons)
Crainte du jugement négatif face à sa performance
sportive
Importance de tester son pouvoir de
séduction (être « admirée », être aimée)
Mode de vie axé sur le « ici et maintenant »
La « santé » : un concept abstrait (elles n’ont
pas encore connu la dégénérescence
physique) et secondaire dans leur échelle de
valeurs
L’AP N’est PAS perçue en terme de ses
bienfaits pour la santé
Chez les « sportives »
- signifie « être valorisée », « pouvoir rester
mince », « se faire des ami-e-s »
Chez les « NON sportives »
- le sport signifie « se conformer à des
normes extérieures », « être disciplinée »,
« aimer la compétition » => d’où rejet
Se construire une identité positive
dans un contexte de manque de
confiance en soi.
Intégrées au marché du travail
Responsabilités familiales
Peu d’aide de la part de
l’environnement familial
N’ont pas encore expérimenté des
problèmes de santé mais ont
souvent pris du poids lors des
grossesses.
Importance du « bonheur » = vivre des
expériences positives avec le conjoint et les
enfants
Sentiment de responsabilité face à la réussite
du couple
Sentiment de responsabilité face à la réussite
des enfants
L’AP NE doit PAS représenter une obligation
ou un «devoir» additionnel
L’AP N’est PAS perçue en termes de santé ou
de dépense calorique (pour rester mince)
L’AP est vue comme un moyen pour s’évader
des éléments stressants, «faire le vide», «être
avec soi-même»
Le bien-être mental est plus important que la
minceur érigée en norme dans les médias
« Réussir » sa famille et son travail;
=> prendre soin de soi-même n’est pas
une priorité.
Ne sont plus intégrées au marché du
travail
Les obligations familiales sont moins
présentes
Vivent davantage isolées
Ont davantage de problèmes de santé
Sont davantage conscientes de la finitude
Éprouvent une « diminution » au plan des
diverses formes de capital (physique,
économique, culturel, social)
Vivent « au jour le jour »
La liberté d’action est une des seules formes
de « capital » qui leur reste.
La marche a fait partie de leur vie : moyen de
transport « normal » et activité de loisir populaire
La marche est valorisée parce qu’elle remplit
plusieurs fonctions :
Moyen économique pour se déplacer
Moyen pour se distraire
Moyen de prévention secondaire des problèmes
physiques
Moyen de maintien de la santé mentale
Symbole d’autonomie physique
Non perçue en terme de dépense de calories
Peu intéressées à la « mesure » du volume de
pratique d’AP
Peu intéressées à l’amélioration des
« performances » physiques
L’AP NE doit PAS aller à l’encontre de la
liberté d’action qui constitue le bien le plus
important dont elles disposent
Optimiser leurs conditions
d’existence c’est-à-dire tirer le
meilleur profit de la relative
détérioration de leurs conditions
physiques, matérielles et sociales
de vie.
1. Cette théorie permet de comprendre que la
pratique d’APS n’est pas seulement une affaire
de « motivation »
mais qu’elle est fortement déterminée par le
rapport au corps, les valeurs et les enjeux de vie
des groupes sociaux auxquels un individu
appartient
2. Ce R au C, ces valeurs et enjeux de vie sont
engendrés par les conditions de vie et la
socialisation faite par son/ses groupes sociaux
d’appartenance
3. Si l’on a bien compris cela, on peut adapter
notre intervention et nos messages pour
qu’ils prennent en compte les conditions
de vie et la culture des gens auprès de qui
on intervient;
on a alors plus de chances d’être efficaces
et d’être respectueux d’autrui
Il NE faut PAS appliquer, systématiquement et
sans discernement, les tendances de groupe
(classes sociales, genre, etc.) aux interventions
individuelles auprès d’un client.
Le faire correspondrait à appliquer des
préjugés AVANT de connaître le profil
particulier du client.
Chaque client est unique et a un contexte de
vie qu’il faut connaître pour le guider dans
ses choix