Il est difficile de définir la vérité (V) sans tomber dans un diallèle, un cercle vicieux logique : la définition de la V suppose ê elle-m̂ vraie ; comment le savoir si ce n'est en se référant à la définition de la V…
On distingue 2 normes de la V : formelle (logique du raisonnement) et matérielle (rapport à la réalité ; est vrai ce qui correspond à la réalité). Il faut distinguer la V de la réalité. Le jugement émis à son égard est vrai ou faux. Un tableau dit “faux” ne l’est pas, c’est le jugement porté qui est faux.
Toutes nos facultés de connaissance ne sont pas fiables : la perception est trompeuse, le langage est approximatif, l'imagination ne tient pas compte de la V et la mémoire est une aide à la connaissance. Seule la raison accède au vrai.
Raison = faculté de concevoir des idées et de les combiner logiquement, distingue le Bien / Mal.
Descartes et le morceau de cire : la perception livre des qualités secondaires (odeur, couleur…) qui disparaissent si la cire fond. Le pt commun reste l'occupation dans l'espace. Les objets matériels ∈ à la substance étendue pour Descartes (∈ corps) ≠ substance pensée (∈ âme).
Un objet résistant à notre raison fait obstacle à la V.
Kant mq ĉ la métaphysique est le domaine des antinomies, notre raison ne peut accéder à des V : hors du champ des compétences de notre entendement.
Ce qui résiste à la raison peut ê ce qu'il la défie : l’irrationnel. (∅ ordre / logique, la raison n’y comprend rien).
Dans le monde naturel :
Pour les sociétés primitives la N obéit aux forces Ψ (∅ stabilité).
Le fou a un comportement irrationnel, (réactions ≠ au m̂ stimuli). Il s'agirait donc d'un comportement qui défie la raison (perte).
On peut placer l'irrationnel à l'origine de notre Ω (clinamen épicurien = pur hasard). Épicure évacue toute métaphysique en plaçant un irrationnel à l'origine, établissant des lois φ compréhensibles.
Si on croit à ∃ irrationnel, on n'accède pas à la V dans ces domaines. La science refuse donc cette notion. La φ postule que la N est soumise à des lois fixes explicables. Les sciences humaines mq le comportement obéit aux lois statistiques. Freud essaye de montrer une logique de la maladie mentale (cf inconscient). Métaphysique & religion placent une Raison créatrice à l'origine de l'Ω. Pascal mq nous pouvons agir rationnellement devant ces mystères (pari). Restent les obstacles du côté du chercheur.
L'erreur est le 1er obstacle. Pour Descartes erreur = mauvais jugement par lequel notre volonté accepte ĉ vraie une représentation qui ne l'est pas : (une tour au loin est ronde). On accepte ĉ vrai une idée trop confuse. Les causes sont multiples :
Précipitation : la volonté va trop vite et n’examine pas attentivement
Paresse : ∅ courage de procéder aux étapes d'un raisonnement
Orgueil : on juge le problème facile et on perd sa vigilance
Prévention (préjugés) : on accepte un jugement sans le vérifier.
On peut alors ne jamais se tromper. Dans le Discours de la méthode, Descartes affirme “le bon sens est la chose du monde la mieux partagée”. ∀ H a le m̂ bon sens. Bien s'en servir fait la différence. Peu de gens découvrent le vrai par eux-m̂. D'où la nécessité d'une méthode :
N'accepter ĉ vrai que les idées claires et distinctes
÷ un problème en sous-problème (morceler la difficulté)
Organiser ces parties logiquement
Vérifier la démo.
L'erreur n’est donc pas insurmontable. + grave est l'illusion : on croit ê dans le vrai. L'erreur est positive : on apprend ; l'illusion nous enferme restant prisonnier du faux ĉ Platon et son Mythe de la caverne.
Les causes de l'illusion sont multiples. La perception est la principale.
L'opinion en est une autre car il faut distinguer une opinion de l'opinion : une opinion est un jugement personnel conscient de son erreur possible (valeur). L’opinion est synonyme de “on dit”, de rumeur à l'apparence de V, le “∀ sait que”, ce que les Grecs appellent la doxa (le faux savoir).
Pour lutter contre cette illusion :
Socrate affirme “je ne sais qu'une chose c'est que je ne sais rien” (ironie socratique car ignorance feinte). Prétendre qu'on ne sait rien permet de rechercher la vérité puisqu'on est conscient de ne pas la détenir. Les 1ers dialogues cherchent à faire découvrir la V plutôt qu'à faire prendre conscience aux interlocuteurs leur ignorance (Hippias majeur, Cratyle).
Descartes lutte contre l'illusion avec son doute hyperbolique (malin génie, rêve…). Par le cogito il connaît sans confondre le vrai et le vraisemblable.
La logique est la science ne se préoccupant pas de la correspondance réelle . On peut ê formellement faux et matériellement vrai (syllogisme du mercure).
- Aristote recense ∀ syllogismes ⇒ progrès dans la V.
La logique change au 19e, se détournant du syllogisme peu productif. Elle rejoint le domaine des maths sous l'impulsion de Frege. Les mathématiciens emploient des raisonnements, appellent à l'évidence, et tiennent pour acquis sans tester : d’où la logique (science des raisonnements mathématiques).
La V aboutie est nécessaire (m̂ lois que notre raison) mais sans valeur réelle.
Maths = modèle objectif que ∀ science aimerait atteindre. Rares sont celles qui n'utilisent pas les maths.
Mais la V maths se heurte à des limites internes et externes. Pour Platon, maths = Idées. Pour les empiristes les objets maths dérivent de l'expérience. Ce sont des sciences aux les objets à débat (? ∃ ou issus de notre pensée). Les postulats limitent aussi les maths car en les changeant on accède à des V ≠. De m̂ pour les axiomes : comment leur faire confiance ?.
La physique tourne au 17e, devient expérimentale ; géocentrisme → héliocentrisme ; la physique devient mathématique. La physique se ÷ en 4 phases : observation, hypothèse, théorie et vérification. Pour Popper il s'agit de tester la cohérence de la théorie pour vérifier les erreurs (comparaison). Un seul contre-exemple infirme une théorie. Celle-ci ne peut ê que provisoirement vraie (∄ ∅ infirmations). Einstein mq V est provisoire, on s'approche du vrai par élimination des théories fausses.
Ajd 3 théories ∃ : quantique (petit), newtonienne (H), relativité générale (grand). On cherche un moyen de les unifier (incompatibles). Certains se questionnent sur l'imprévisibilité de la réalité, nous bornant à des V approximatives.
Biologie = science du vivant ; 3 domaines : la taxinomie, méthode expérimentale et les grandes théories de la vie.
Taxinomie = classement des ê vivants. Malgré ce succès, Bergson y voit un effort de faire entrer + ou - arbitrairement la vie dans des grilles de classification pour notre compréhension. Des espèces défient nos classification (corail)
Méthode expérimentale selon 3 étapes : observation hypothèse vérification. La biologie se heurte à des pb éthiques et épistémologiques. Tout ê est ≠, ce qui s'observe chez l'un ne peut se vérifier chez l'autre. Les résultats sur des † ≠ vivants.
Grandes théories explicatives : la + connue = théorie de l'évolution de Darwin. Rémy Chauvin s'y oppose sans alternative ; ∄ V définitive.
Les sciences humaines étudient le comportement humain (19e). L’H est considéré ĉ objet. Durkheim disait qu’il faut “traiter les faits sociaux comme des choses” : le sociologue aura la m̂ attitude sur le fait social que le physicien sur un phénomène. Le philosophe étudiera le mariage par la liberté, bonheur… Le sociologue ĉ un objet.
Ces sciences se heurtent à des pb car l'H est sujet et objet. L’H, imprévisible ⇒ V statistiques.
L’Histoire étudie le passé est la science de l’! (∃! que du général). La V historique consiste à raconter un événement objectivement (confrontation des pts de vue). Ainsi + d'historiens ≠ se penchent sur la m̂ vie + la V est objective.
La diversité des V pose des problèmes φ, éthiques et épistémologiques. La recherche de la V (parfois sa détention) peuvent heurter la morale, ⇒ pb de V morale : savoir le Bien aiderait à affronter les problèmes moraux de la V.
Ce pb moral se rencontre dans le domaine scientifique. L’expérience en biologie inflige des souffrances aux ê vivants, et d’autres ont des conséquences dangereuses (clonage…). La physique avec le nucléaire pose des soucis éthiques : connaître le Bien serait utile.
Quotidiennement, la question se pose ainsi : faut-il toujours dire la V ? Hegel pense que l'on doit dire la V⇔ demande : si la personne n'aime pas la V annoncée, il ne fallait pas qu’elle la demande. Si on ne me demande rien, il faut savoir pourquoi on la dirait : par commérage, ou pour nuire, mieux vaut alors s'abstenir.
En politique et démocratie, c’est dans l'essence du dictateur de mentir. En démocratie, le peuple ne peut réellement se déterminer si le politique lui ment. Pour l'intérêt ∀, mentir est nécessaire (secret défense…) Mais comment savoir si on adhère à un plan de défense si pour son efficacité m̂ on nous en cache l'essentiel ?
La métaphysique affirme ∃ d'une V, support de toutes les occurrences du terme. La V entendue ĉ l’explicite suit les lois de la raison, les sciences φ sont des moyens d'y parvenir. Pour Platon V → monde intelligible, pour Descartes dans le clair et le distinct. ∃ des V éternelles dirigeant notre monde que la Mathesis Universalis peut saisir.
La φ moderne abandonne le projet d'une vérité intangible → à quelles conditions un énoncé peut ê considéré ĉ vrai. William James, père du pragmatisme, propose des critères concrets : est vrai ce qui fonctionne et est avantageux pour la raison. Une économie prospère sera dite vraie. Freud utilise l'argument pragmatique pour justifier sa théorie : puisque l'hypothèse de l'inconscient est à la base d'une pratique qui fonctionne (psychanalyse) alors on peut la tenir pour vraie.
Cette théorie se heurte au relativisme : ce qui marche 1 ↛ pour autrui. On risque d'aboutir à l'affirmation “à chacun sa vérité” soit “il n'y a pas de vérité” (on confond V et opinion). C’est la vision des philosophes sceptiques : V est inaccessible à l’H. Le corps ne peut accéder au vrai (sens trompeurs). La raison non plus car pour tenir une affirmation demande une preuve qui est à son tour en demande une et ainsi de suite. De plus, ∀ penseurs se contredisent donc V inaccessible. Les opinions aboutissent à une intolérance : la certitude de détenir la V (/dogmatisme) est source de conflit selon eux.
Descartes et Saint-Augustin les contrent : douter comme ils font prouve qu'ils pensent, or pour penser il faut être : il y a bien une V à partir de laquelle on va pouvoir en trouver d'autres.