- Nous agissons soit par désir, soit par obligation.
Mais la majorité des obligations sont la conséquence de nos désirs. Le désir du bonheur nous anime tous mais presque par réflexe, on place le bonheur vers le futur et c'est cette perspective qui nous motive. Si on se trompe sur notre vision du bonheur ⇒ déception, perte de temps, on hypothèque d'autres formes de bonheur (ex : ce n'est pas en fin de vie que l'on peut changer son avenir ⇒ axer ses désirs en fonction de ses capacités).
- Par contre, nous pensons tous avoir droit au bonheur : ∀ non grecs ⇒ barbares, donc aucune prétention bonheur du fait d'être non grec. On ne fait plus résider le bonheur uniquement dans la chance : bon + heur = bonne + chance.
- Pour les pessimistes, le bonheur est inaccessible : Schopenhauer pensait que ∀ êtres vivants → ∅ bonheur, on ne fait que vivre. Ce qui nous fait tendre à la vie est l’illusion d'être heureux. Ex du Loto : accéder au gain motive des milliers d'autres.
- Pour d'autres, le bonheur est accessible après la †. Ex : les croyants : le bonheur terrestre reste insignifiant comparé à celui après la †.
- Pour les hédonistes, bonheur = ××× désirs. À l’⁻¹, les ascètes les limitent au max.
- Pour les partisans de l'ataraxie (épicurien, stoïcien) bonheur = “absence de troubles de l'âme”. À l'⁻¹ Aristote prône la vie active (accomplissement ∀ facultés).
- De nos jours, l'image sociale du bonheur est une forme d'épanouissement personnel, familial, professionnel et financier
Pour Kant, le bonheur n'est pas un concept car ∄ de définition claire et universelle, c'est plutôt un fantasme.
“Le bonheur est un idéal, non de la raison mais de l'imagination” - Kant
- Le désir ∈ à la vie affective. Dans notre vie, ∃ des émotions brèves monopolisant le psychisme avec manifestations φ (sentiment…). Passion = centre d'intérêt exclusif
- Le désir suppose l'absence de son objet donc le sujet souffre car la perspective de l'avoir est forte. C'est la perspective de Platon dans Le Banquet. Mais encore faut-il que ce manque provoque une souffrance, alimentée par la perspective du plaisir dû à la possession de l'objet. D'où le 2× paradoxe du désir : il vise sa propre destruction ; et vise le plaisir avec de la souffrance
Certains désirs sont le prolongement de besoin (nutritif…) et d'autres sont artificiels. ∀ cas, le désir comprend un élément social.
René Girard parlait de la triangulation du désir : A désire B parce que C le possède, par effet de mode, jalousie…
Le désir peut être décevant quand on ne peut l’assouvir
Désirer l'impossible peut être source de motivation si on sait que c'est impossible. Ce sera source de malheur si on confond impossible et possible. Ex Madame de Bovary désire un amour impossible et finit par se suicider
Même assouvi, un désir peut être décevant
- Si l'on se connaît mal
- S'il on connaît mal l'objet du désir. On peut savoir si un désir est possible : par autrui (mais goût ≠, mensonge…), par imagination (car faculté ne tenant pas compte de la réalité), perception sensible, souvenir par la mémoire (desirerare = souvenir d’un astre perdu), raison (cf 3-3)
La passion est devenue un désir exclusif qu'on ne peut assouvir car il se renouvelle ↺. Mais la passion a des bons côtés : à la fois source de plaisir que le non passionné n'aura pas et source de motivation.
“Rien de grand dans l'Histoire ne s'est accompli sans passion”. Pour Hegel, seuls les passionnés accomplissent de grandes actions (⚠️ pas tous les accomplissent). Hegel dit “rien de grand” mais ne dit pas “rien de bon”. ∃ ainsi des passionnés destructeurs. L'Histoire avance grâce aux passions individuelles (même si sur le moment ce n'est pas juste)
Pour Platon la passion est le • de départ de la connaissance. C'est le mythe d'Androgyne. Il raconte dans Le Banquet, qu'à l’origine les H étaient doubles, forts, rivalisèrent avec les D. Pour les punir, ceux-ci les coupèrent en 2. La quête de l’♥️⇒ recherche de sa 2ⁿᵈᵉ moitié. Or, philosophie = amour de la sagesse donc nul ne peut être philosophe s'il n'a pas déjà été ♥️. Et le mythe montre que l'♥️ commence par être passionnel. Certains vont rester là pour leur vie mais il peut y avoir une récupération philosophique de l'amour : amour du corps → âme → science → monde intelligible.
Le passionné n'est pas objectif par rapport à l'objet de sa passion. Stendhal parlait de cristallisation (idéalisation). De tous les centres d'intérêt, le passionné ne retient que sa passion et juge la réalité à travers le prisme de sa passion. Ex : dans L'Avare de Molière, Harpagon juge le réel à travers l'argent.
Le passionné peut nuire à autrui : pb de communication (compréhension difficile pour non passionnés), néglige l’entourage (égoïsme), dangereux d'être soi-m̂ la passion d'un autre, passion amoureuse (non objectif et égoïste. Ex : Phèdre préfère qu’Hippolyte † plutôt que de le savoir avec une autre) ≠ du sentiment amoureux (lucide et empathique), passion destructrice à grande échelle (dictateur qui sème le malheur)
Pour Descartes le passionné perd sa liberté car passion = addiction, càd soumission de l'âme au corps. Mécanisme additif : passion procure un désir corporel et l'absence du plaisir provoque une telle souffrance que l'âme se soumet au corps pour le renouveler
Douleur φ : les stoïciens pensent que la douleur physique n'est pas un obstacle. À l'inverse, Aristote pense que c'est impossible. Il écrit Éthique à Nicomaque : plaisir et bonheur ne sont pas synonymes car ∃ des plaisirs mauvais, et le bonheur ⇒ le plaisir. Il conclut en énonçant
“Prétendre que l’Homme soumis au supplice de la roue, ou accablé de grandes infortunes, est heureux à condition d'être vertueux, c'est parler en l'air” - Aristote
- Douleur Ψ : causes nombreuses (méchanceté des autres). Platon pensait qu'on ne fait le Mal que par ignorance. Car on ignore le plaisir (+ grand) que procure le plaisir de faire le Bien.
- Douleur métaphysique : issu de la prise de conscience de la condition humaine. C'est le Mal qui alimente le Romantisme (recherche de la passion) : au 19e siècle → aspiration à l'idéal, l'∞, l'absolu ⇒ déception permanente
- Nous avons tous droit au bonheur : personne n’en est exclu de ce droit. Pour autant, ∀ pense que le bonheur se mérite et qu'il faut s'en rendre digne. Vision des croyants à travers la vie postérieure. ∃ des critères car le paradis se mérite. À l'inverse, ∀ il faut faire son devoir pour accéder au bonheur
- Le devoir est religieux : le commandement divin agit comme tel et cette autorité morale est > à nous et impose des règles.
- Le devoir est une règle qui s'impose à nous. Il peut être socialement défini par Durkheim :
“La société nous commande parce qu'elle est extérieure et supérieure à nous ; la distance morale qui est entre elle et nous fait d’elle une autorité devant laquelle notre volonté s'incline”
Pour Kant le devoir est ÷ en 2 : l'impératif catégorique (respect inconditionnel de la loi morale “tu dois”) et l'impératif hypothétique (“si… alors”). La loi morale est définie comme : “est moral l'acte dont la maxime est universalisable”. Maxime = principe, règle par laquelle on agit, étendable à tous. Pour que la maxime soit universalisable il faut considérer que l'universel humain en moi se trouve également en autrui. L'impératif hypothétique est non universalisable car il agit par un intérêt personnel.
Pour Descartes la passion idéalise, donc pour se dépassionner il faut revenir à la connaissance objective de l'objet de la passion et donc créer des passions contraires. Il montre que c'est possible dans le texte Les passions de l'âme. Certaines peuvent être forcées (ĉ passion contraire aux animaux
“On ne désire pas quelque chose parce que nous l'aimons, mais nous l'aimons parce que nous le désirons” - Nietzsche
Désirer le réalisable, c’est désirer ce qui correspond à nos capacités. Pour Rousseau, à l'État de nature, les H étaient les + heureux car équilibre entre capacités et volontés. Par la société, 2 désirs apparaissent : source de progrès (××× désirs ⇒ épuisement humain) et motivation (création désirs)
Pour Platon, il faut désirer le désirable. Dans Gorgias, Calliclès soutient une thèse hédoniste. Socrate y associe l’image d’un tonneau percé (Mythe des Danaïdes). L'hédonisme ne peut conduire à un état stable alternance ∞ entre désir et accomplissement. Dès qu’un disparaît un autre apparaît. Il propose une autre métaphore : un plat préparé par un cuisinier flatte notre goût mais un autre par un médecin désirable car sain.
“Il faut avoir tous les désirs, pouvoir les satisfaire y trouver le plaisir ; en cela consiste la vie heureuse”